Y a-t-il un traitement pour arrêter définitivement les épistaxis ?
Il n’y a aucun protocole de traitement actuellement.
Traitements locaux
L’acide tranexamique (Exacyl®) a un effet variable selon les individus et les épistaxis reviennent une fois le traitement terminé ; les œstrogènes ne sont plus prescrites en raison des effets secondaires ; l’Avastin® (bevacizumab) s’avère inefficace en application locale, et peut créer des risques de perforation de la cloison en injection locale ; les bétabloquants (Timolol) en application locale ne sont pas efficaces (étude TEMPO). D’autres molécules sont en cours d’étude (propanolol avec l’étude EPERO, tacrolimus avec l’étude TACRO, nintedanib avec l’étude EPICURE).
Traitements chirurgicaux
Les cautérisations de différentes sortes (chimique, électrique, laser, radio fréquence) peuvent être soit, inefficaces, peu efficaces dans la durée, voire dangereuses. Elles peuvent en effet détruire la muqueuse, et même entraîner des perforations de la cloison.
Les embolisations artérielles n’ont pas d’effet durable, car les télangiectasies vont se reformer au bout d’une quinzaine de jours environ. Pour plus d’efficacité, on peut pratiquer une sclérothérapie par la suite. La sclérothérapie consiste à injecter un produit sclérosant à l’intérieur du vaisseau. La colle durcit au contact du sang, elle a donc pour effet de boucher les vaisseaux en se diffusant même au-delà de la zone où elle est injectée, ce qui peut déclencher un léger gonflement du nez. Elle va s’éliminer au bout de trois à six mois. Cette pratique ne présente pas de risque de perforation de la cloison nasale.
Autres traitements
La septodermoplastie consiste à faire une greffe de peau pour remplacer la muqueuse de la cloison nasale, mais les télangiectasies peuvent réapparaitre au pourtour de la greffe, et des croutes peuvent se former sur la greffe.
L’intervention de Young consiste à fermer les orifices du nez, mais cela l’empêche pas le développement des télangiectasies à l’arrière, qui peuvent entrainer des saignements postérieurs. Cet acte n’est pratiqué que très rarement et dans des cas très particuliers.
L’injection d’Avastin® (bevacizumab) en intra-veineuse est en cours d’étude mais a déjà montré une réduction des épistaxis.
Conclusion
La prévention est très importante pour éviter la formation des croûtes, moins on a de croûtes moins on a de saignements. Il est donc recommandé de se laver le nez plusieurs fois par jour, d’humidifier, d’hydrater son nez régulièrement et de maintenir une atmosphère humide dans son habitation.
Dr L. Laccourreye, ORL, centre de compétences d’Angers