Connait-on les gènes dont certains variants sont porteurs de la MRO ?
Le processus de formation des vaisseaux (angiogenèse) est relativement compliqué et met en œuvre plusieurs protéines. Différents variants pathogènes de gènes ont été identifiés et sont responsables de la perturbation de l’angiogenèse observée dans la MRO.
Une mutation des deux premiers gènes (ENG et ACVRL1), est trouvée chez plus de 90 % des malades. Le dysfonctionnement de ces gènes altère la régulation de l’angiogenèse. Le développement de nouveaux vaisseaux nécessite l’activation et la migration de différents types de cellules : endothélium, muscles lisses et péricytes. Les mutations MRO dérèglent l’équilibre entre les signaux pro et anti-angiogenèse dans les vaisseaux sanguins. Les parois des télangiectasies sont souvent friables, ce qui explique leur tendance à saigner.
Une mutation du gène MADH4 est retrouvée chez environ 2% des malades. D’autres gènes sont actuellement suspectés pour certains cas très rares de MRO :
- GDF2 : codant pour la protéine BMP9 (protéine osseuse morphogénétique), qui va se fixer sur des récepteurs de type endogline et ALK-1. Elle agit comme un signal et intervient entre autres dans la régulation du fer dans l’organisme.
- RASA1 et EPHB4 : dont la mutation entraîne des malformations au niveau des capillaires, appelées CM-AVM (pour capillary malformation – arteriovenous malformation en anglais). Cette forme de MRO entraîne peu d’épistaxis mais de multiples malformations capillaires cutanées ainsi que des MAV cérébrales, médullaires et au niveau du visage, du cou et des extrémités.